Conservation et diffusion
Cette variété a été référencée pour la première fois dans la
commune d’Arue à Tahiti, dans un jardin visité parce qu’un rare cocotier Nain
Rouge Malaisie avait été repéré depuis la route. Elle a ensuite été observée à
Aratica dans une plantation de la famille Juventin. Dans les deux cas, il
s’agissait d’un cocotier isolé et non d’un groupe de cocotiers de la même
variété. En 2021, cette origine polynésienne n’est encore conservée dans aucune
collection.
Origine et histoire
Dans la commune d’Arue, la propriétaire a décrit ce cocotier
comme appartenant à une ancienne variété traditionnelle, héritée des ancêtres.
Elle ne lui connaissait pas de nom tahitien, et l’appelait «cocotier Bol ». Ce
nom indique que cette variété servait à confectionner des récipients. Ce même
terme de « Bol » a ensuite été retrouvé à Aratika. L'usage de cette
variété comme "bol" semble correspondre au type « Aua » décrit par Teuira
Henri en 1848 comme des « Noix à fond plat dont on fait des écuelles ». Elle semble
aussi correspondre au type Samoan décrit comme « Niu Vai », littéralement
le cocotier pour l’eau.
En 1848, Teuira Henry a noté que les tahitiens savait déjà que,
sur l’île de Niuafo'ou de l’archipel des Tonga, se trouvait les fruits les plus
gros, ayant plus de soixante centimètres de périmètre. Le nom de l’île signifie
"Noix de coco nouvelle". Cette variété tongienne est probablement à
l’origine des cocotiers « Bol » et « Niu Vai ». L’étude des cocotiers
existant encore sur cette île devrait être une priorité pour la recherche
génétique sur le cocotier.
Au Fenua, il semble que la reconstitution d’une variété à
partir des quelques cocotiers actuellement disponibles ne sera pas facile. A Aratika,
en 2021, Emile Juventin nous a dit avoir semé environ 80 fruits récoltés sur
son unique cocotier « Bol ». Seul l’un de ces 80 descendants a redonné
un vrai cocotier « Bol ».Il faudrait donc continuer les prospections
pour essayer de localiser une plantation du Fenua dans laquelle sont déjà
regroupés plusieurs cocotiers de cette variété.
Comment l’identifier ?
Cette variété se
caractérise par de gros fruits à la bourre fine, dont la noix est aplatie du
coté distal de fruit (à l’opposé du pédoncule). Posée sur le sol ou sur une
table, la noix débourrée ne roule pas et sa stabilité permet de l’utiliser
comme récipient. Selon ce critère, seul le fruit présenté au milieu de la photo
de 12 fruits de la planche variétale est un vrai cocotier « Bol ». Il
provient de la plantation Juventin à Aratika.
Production et rendement
Les quelques cocotiers observés produisaient un nombre moyen
de fruits, de l’ordre de 30 à 50 par an, mais l’un de ces arbres était très âgé.
Il est difficile de faire une estimation plus précise du potentiel de
production. Les fruits observés pesaient 2,8 à 3 kg, et contenaient environ 800 g
d’une amande relativement fine, adhérant fortement à la coque. L’eau dépasse
généralement 700 ml par fruit mature. Des contenus en eau (des noix immatures)
de deux litres, voire cinq, ont été évoqués par certains informateurs, mais
nous n’avons pas pu pour l’instant observer de tels fruits. Aux Marquises, en
2009, un agriculteur possédait un exemplaire à très gros fruits de cette
variété mais n’arrivait pas à la reproduire. Les fruits, très lourds et la
bourre mince, se cassaient lorsqu’ils tombaient du cocotier et perdaient leur
capacité de germination.
Références
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Fruits du cocotier d'Arue présenté comme la variété "Bol" mais probablement hybridé |
Fruits du cocotier présenté comme la variété "Bol" mais ne semblant pas correspondre au type décrit par ailleurs Il s'agit probablement d'une dérive génétique, le type ancestral étant dilué. |