Conservation et diffusion
La Polynésie française est constituée de 118 îles et atolls.
Il comprend cinq archipels: les îles Australes, les îles Marquises, les atolls
des Tuamotu, les îles Mangareva et les îles de la Société. C'est dans le
dernier groupe d'îles, à Tahiti, que cette variété a été récoltée.
Connue en anglais sous le nom de "Tahitian Tall"
(TAT), cette variété à également été appelée «Grand de Polynésie n°1 »(GPY01). Selon la base de données des ressources
génétiques du cocotier, 11 accessions totalisant plus de 2 200 cocotiers sont
conservées dans huit pays.
Origine et histoire
On trouve cette variété, qui servait et sert encore pour la
copraculture, dans la plupart des Iles Sous le Vent. Dans les années 1960, elle
a été introduite à plusieurs reprises en Côte d’Ivoire, dans la Collection
Internationale de Cocotiers pour l’Afrique et l’Océan Indien. A partir ce pays,
elle a été exportée au Brésil, en Indonésie, aux Philippines et en Tanzanie.
Elle est aussi conservée dans les collections d’Inde, de Jamaïque et de Malaisie.
Comment l’identifier ?
Il s’agit d’une variété de grande taille, avec un stipe
puissant démarrant par un bulbe basal souvent marqué. Elle produit de
nombreuses feuilles plus longues que celles des variétés africaines, bien
qu'elles aient le même nombre de folioles plus étroites. La forme et la couleur
des fruits varient, mais moins que chez le Grand de Rangiroa. Les fruits se
terminent parfois par un mamelon distal. Le poids moyen des fruits varie de 1 165 g
aux Philippines à 1 291 g en Côte d’Ivoire. L’amande pèse en moyenne de
350 à 450g.
Production et rendement
Le Grand Tahiti résulte d’un mélange de diverses variétés
traditionnelles qui s’est produit lors du boom du coprah, au dix-neuvième et
début du vingtième siècle, lorsque la surface des cocoteraies du fenua a été
décuplée. Il a surtout été utilisé pour la production de coprah. En 2021 à
Tahiti il sert essentiellement à la production de miti hue et de noix à boire.
En Côte d’Ivoire, cette variété a fleuri 62 mois après la
plantation et la produit 60 à 70 fruits par cocotier et par an, soit environ
640 kg de coprah par hectare de plus que le Grand Rangiroa. Les rendements sont
meilleurs aux Philippines, avec 84 fruits par cocotier. Certains arbres
produisent beaucoup plus, mais les cultivateurs ont tendance à ne voir que les bons
arbres et à oublier les mauvais, alors qu’en fait c’est la moyenne qui compte.
Toutes les populations de Grand Tahiti n’ont pas la même
valeur génétique ni le même niveau de productivité. Il semble que des
sélections aient été menées au Fenua à partir des années 1960 par l’IRHO. La population
plantée dans les anciens champs de comportement des îles sous le vent semble meilleure
que la variété « tout venant » photographiée sur la planche
variétale ; c’est cette population sélectionnée qui a été exportée en Côte
d’Ivoire. Il semble donc important de retrouver ces champs de comportement avant
qu’ils ne disparaissent complètement et de récupérer la variété la mieux
sélectionnée. Sinon, le risque est de se retrouver avec un Grand de Tahiti
moins performant au Fenua qu’en Afrique.
Cette variété a été utilisée dans plusieurs programmes
d'amélioration génétique. Les croisements avec des Nains Malais rouges et
jaunes ont donné de bons rendements, mais n'ont pas été distribués aux
agriculteurs. Aux Philippines, les hybrides avec les Nains Vert Catigan et
Rouge Malaisie sont actuellement recommandés sous les noms PCA 15/6 et PCA
15/7.
Grand Tahiti photographié en Côte d'Ivoire, Afrique de l'Ouest |