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37. L'Hybride entre le Nain Vert du Brésil et le Grand de Rangiroa

Par R. Bourdeix et J. Buillard, 2019

Cet hybride a été créé en Polynésie française sur l’atoll de Rangiroa. Il a été diffusé exclusivement en Polynésie française.

Conservation et diffusion

La Station expérimentale de Vahituri (Rangiroa) a été créée en 1959. Les travaux qui y ont été menés par le CIRAD-CP (ex-I.R.H.O.) jusqu’en 1972, puis par le Service de l’Economie Rurale, ont permis de mettre en évidence le bon comportement de l’hybride par rapport au Cocotier Grand local et autres hybrides testés. Un champ semencier, situé à Raiatea, a été mis en place en 1978 pour reproduire cet hybride et fournir des semences pour la régénération de la cocoteraie.

Origine et histoire

Les essais conduits sur le Territoire en matière d’amélioration génétique ont mis en évidence les avantages de cet hybride par rapport au cocotier Grand local : grande précocité de l’hybride (entrée en production à 3 ans 1/5 contre 5 ans 1/2 pour le Grand) et niveau de production plus élevé, soit 2,5 à 3 tonnes de coprah/ha contre 1,5 à 2 tonnes pour le Grand. Contrairement à beaucoup d’autres, cet hybride n’a jamais reçu de nom spécifique, qui aurait pu être porteur d’identité et favoriser sa diffusion. Lorsque d’autres hybrides le remplaceront, il faudra envisager de leur attribuer un nom, si possible porteur d’identité locale.

Comment l’identifier ?

La croissance en hauteur est généralement intermédiaire entre celles de ses parents nain et grand, avec une longueur de 10 entre-nœuds (mesuré à partir d’un mètre du sol) de l’ordre de 40 à 70 cm. Les hybrides présentent généralement un bulbe basal assez développé, inférieur ou parfois égal à celui de leur parent Grand. La taille et la composition du fruit sont assez variables, mais à un degré moindre que celui du Grand Rangiroa, qui semble plus un mélange de variétés traditionnelles qu’une variété bien fixée. Les cocotiers présentent, une masse foliaire importante, et des feuilles longues et souples portant des folioles à limbe large.

Production et rendement

Cet hybride se caractérise par une bonne adaptation aux sols coralliens, une grande précocité (première production dès l’âge de 3 ans et 1/2) supérieure à celle du cocotier grand local sélectionné, un niveau de production élevé supérieur à 3 tonnes de coprah/ha et un bon coprah par noix de l’ordre de 300 g. Il arrive qu’au jeune âge les régimes soient tellement chargés que le pédoncule se rompe, ce qui provoque un avortement massif. Pour éviter cela, on soutient les régimes les plus lourds à l'aide de bambous. En général, ce problème ne persiste pas après l’âge de 8 ans. De quatre à six ans, les hybrides portent généralement déjà plus d'une centaine de fruits, alors que le Grand n’a produit au même âge que des feuilles et du tronc. Si par malchance un cyclone survient pendant cette période, les hybrides seront plus affectés que les Grands. Cette différence s’estompe pour disparaitre vers l’âge de 8 à 9 ans.

Autres informations

Le croisement d’un nain vert avec un Grand de couleur verte ou brune donne des semences dont le germe est de couleur verte ou brune. Il arrive que dans les champs semenciers l’émasculation ne soit pas parfaite, et certaines semences sont en fait des Nain verts purs, dont les semences ont aussi le germe vert. Dès lors, parmi les semences qui germent vert, il est difficile de distinguer les hybrides des nains. Or le Nain Vert du Brésil, contrairement à l’hybride, pousse mal et est peu productif sur les sols coralliens. Dans certaines plantations supposées être des hybrides, même si ceci est rare, on a pu observer jusqu’à 20% de nains. Ceci nous a conduit à préconiser un autre système de champ semencier, basé sur l’utilisation d’un nain rouge-orangé et d’un Grand de couleur verte. Dans ce nouveau système, les hybrides germent avec une couleur brune et peuvent être parfaitement distingués de leurs parents en pépinière. Dans les autres programmes d’amélioration à travers le monde, aucun autre hybride diffusé aux agriculteurs n’utilise le Nain Vert Brésil et le Grand Rangiroa comme parents.

Références

De Nucé De Lamothe, M., Rognon, F. (1986). Cocotiers hybrides ou cocotiers Grands, un choix basé sur des résultats. Oléagineux 41.12 (1986): 549-555.

Ribier, V., Calvez, Ch., Rouzière A. (1997). Evaluation de la filière cocotier en Polynésie française. CIRAD, Document n° CP-934, Montpellier, France.

Père et fille avec leurs hybrides
dans la même cocoteraie sur l’île de Taha’a.

© R. Bourdeix, 2021


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Sur l’atoll de Rangiroa, les essais conduits en matière d’amélioration génétique ont mis en évidence, d’une part la grande précocité de l’hybride Nain Vert Brésil x Grand de Rangiroa par rapport au Grand local (entrée en production à 3 ans et 1/2 alors qu’il fallait attendre 5 ans et 1/2 pour le Grand), et d’autre part un niveau de production plus élevé, soit 3 tonnes de coprah/ha contre 2 tonnes pour le Grand. Le coprah par noix de l'hyride était en moyenne de 313 grammes. La photo ci dessous a été prise sur l'île de RAIATEA chez monsieur Raymond VANE à Tumaraa-Tevaaitoa.

Photo Joel Bulliard - Hybride planté sur les terres volcaniques fertiles
de l'île de Raiatea
Sur l’atoll de Rangiroa, les essais conduits en matière d’amélioration génétique ont mis en évidence, d’une part la grande précocité de l’hybride Nain Vert Brésil x Grand de Rangiroa par rapport au Grand local (entrée en production à 3 ans et 1/2 alors qu’il fallait attendre 5 ans et 1/2 pour le Grand), et d’autre part un niveau de production plus élevé, soit 3 tonnes de coprah/ha contre 2 tonnes pour le Grand. Le coprah par noix de l'hyride était en moyenne de 313 grammes.



Sur l’atoll de Rangiroa, les essais conduits en matière d’amélioration génétique ont mis en évidence, d’une part la grande précocité de l’hybride Nain Vert Brésil x Grand de Rangiroa par rapport au Grand local (entrée en production à 3 ans et 1/2 alors qu’il fallait attendre 5 ans et 1/2 pour le Grand), et d’autre part un niveau de production plus élevé, soit 3 tonnes de coprah/ha contre 2 tonnes pour le Grand. Le coprah par noix de l'hyride était en moyenne de 313 grammes.

Cocotier hybride planté sans soin ni fertilisation
sur un sol corallien ruiné par cinquante ans de brûlis
et devenu blanc, stérile et infertile.
A noter que les cocotiers Grands locaux
plantés sur ce sol n'avait pas un meilleur aspect.



36. Cocotier donnant des rejets comme un bananier!

Par R. Bourdeix, 2009 et 2019.

A Fakarava, près d'Otefano, en 2009, un premier cocotier qui rejette comme un bananier et produit des fruits nous a été signalé mais nous n'avons pas pu l'observer. Ce cocotier serait mort car les gens y gravaient leurs prénoms en grand nombre et ont finit par le tuer. Les propriétaires étaient M Taudara Tane, à l'époque malade, et son fils Amahu Tane qui n'était pas présent.
A Fakarava, vers 2001, Mme Valentina Piveteau a ramassé une petite noix de coco sur la plage avec trois germes. Une fois plantée dans son jardin, sept cocotiers ont poussé à partir de cette noix. L’un de ces plants est mort, mais environ sept ans après plantation, deux nouveaux plants sont sortis, portant à 9 les cocotiers sortis de la même noix de coco.

Fakarava
Un certain nombre de cas de Polyembryonie a été signalé dans le cas du cocotier. Dans ce cas, une noix de coco contient plus d’un embryon. Dans le cas de Fakarava, il ne peut s’agir de polyembryonie car deux plants sont apparus très tardivement, sept ans après plantation. Il s’agit donc d’un cas de multiplication végétative, analogue aux rejets observés chez les bananiers.
Chez le cocotier, ce type de comportement est extrêmement rare. En fait, les seuls cocotiers connus pour se reproduire végétativement sont des cocotiers stériles, qui produisent des bulbilles au lieu de fruits dans les inflorescences. Ici le mécanisme est de toute évidence différent
Fakarava
Des analyses ADN ont confirmé que huit des cocotiers sur neuf sont génétiquement similaires pour l’ensemble des 15 marqueurs SRR testés. Pour le neuvième cocotier, le génotype est similaire à exception d’un des marqueurs qui possède une bande de plus. Ce dernier résultat peut être dû à une erreur méthodologique dans le traitement de l'ADN. 
A Faite, il a été signalé une semence dont serait sortis 11 germes, le contact pour le retrouver était le père François, qui résidant à Maitaia après Papara à Tahiti. 

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