05. Nain Compact Abricot Hôpital Moorea

Par R. Bourdeix et T. Oopa, 2019.

Il s’agit de la première variété de Nain Compact Abricot observée sur l’île de Moorea.

Conservation et diffusion

Cette variété n’est pas référencée dans la base de données du COGENT et n’est, à notre connaissance, conservée dans aucune collection. Elle est fortement menacée de disparition. Pour réduire cette menace, il faudrait dans un premier temps planter au moins une vingtaine de cocotiers de cette variété, si possible sur divers sites.

Origine et histoire

En 2019, un unique spécimen de cette variété était planté devant l’hôpital de Moorea. Personne ne se souvenait de qui avait planté ce cocotier ni d’où venait la semence. La variété a alors été nommée selon son lieu d’observation.

Comment l’identifier ?

Trois Nains Compacts de couleur Abricot ont été pour l’instant référencés en Polynésie française : Rangiroa, Hôpital Moorea et Maharepa. Certaines caractéristiques permettent de les distinguer facilement. Celui de l’Hôpital présente une anomalie florale – cette étrange fleur au bout des épillets – que l’on ne retrouve pas chez la variété dite « Maharepa ». Sur les régimes les plus âgés encore colorés d’abricot, la pointe du fruit reste parfois un peu verte. Comparé au « Maharepa », les fruits sont plus petits et, lorsqu’ils sont secs, de forme plus allongée ; la variété de l’hôpital semble aussi plus sensible aux attaques d’acariens. Cependant il est possible que ces deux variétés soient proches. Le Nain Compact Abricot de Rangiroa se distingue facilement grâce aux tétons marqués de ses fruits et aux folioles soudées de ses jeunes feuilles.

Production et rendement

Il s’agit d’une variété destinée essentiellement à la décoration des jardins et aux usages domestiques. Elle pourrait être utilisée pour la production d’eau de coco ou comme géniteur pour créer de nouveaux hybrides. Il est difficile d’estimer la productivité d’une variété en observant un seul arbre planté sur un seul site. Le cocotier en question était très productif, avec certains régimes comprenant plus de vingt fruits, ce qui laisse présager une production d’au moins 150 fruits par arbre et par an dans de bonnes conditions. En 2019, les fruits matures pesaient entre 650 g et 750 g et les noix matures 500 à 600 g.

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Il s'agit d'un rare Nain Compact d'une couleur légèrement orangée, intermédiaire entre celle du Nain Rouge Malais (ou des Ha'ari Papua rouges) et celle du Nain Jaune de Malaisie. Il en existe deux exemplaires dans les jardins de l’hôpital de Moorea. Ces cocotiers sont peut être originaires de Tubuaï dans les Australes (présence d'une anomalie florale aussi rencontrée là bas).

Ce nain est utilisé dans les jardins, comme plante décorative. Nous n'avons pour l'instant pas eu le temps d’enquêter sur comment ses fruits sont utilisés. En tout cas, ces fruits sont laissés sur l'arbre jusqu'à qu'ils soient bons à boire, et aucune noix ne traîne, ce qui semble indiquer que ces dernières sont appréciées!
L’hôpital de Moorea peut-être considérée comme un modèle, dans le cadre de ce que nous appelons "collection communautaire délocalisée". Il y a vingt ou trente ans, l’hôpital a eu la chance d'avoir eu à son service un jardinier de génie, qui au lieu de planter des variétés de cocotier tout-venant, a pris la peine de planter deux variétés très rares. C'est grâce à cet humble jardinier que vous pouvez lire aujourd'hui cette description. Ce exemple devrait être suivi par de nombreux lieux publics en Polynésie.
Il est possible que ce nain soit très proche, voire similaire à celui décrit comme "Nain Compact Abricot Moorea Maharepa". Les arbres ont un aspect différent, avec une coloration des fruits qui semble légèrement plus pâle pour celui de l’hôpital. De plus ce dernier semble plus compact et de taille beaucoup plus réduite que le dénommé "Maharepa".  En revanche, lorsque l'on prend des fruits, qu'on les sectionne et qu'on les photographie, les images que l'on obtient sont, de façon surprenante, très ressemblantes. Peut-être que les différences observées sont finalement causées par l'environnement et non par des différences génétiques.  Nous recommandons de prélever les deux sources et de les planter côte à côte dans un lieu de collection afin  de les comparer. Par ailleurs, quand les techniques de biologie moléculaire auront évolué et auront été standardisées pour le cocotier, nous recommandons d'analyser l'ADN de ces deux sources et de comparer. Mais, pour l'instant, le Kit de 15 marqueurs micro-satellite mis au point dans le cadre du réseau COGENT n'est pas assez discriminant pour réaliser ce genre de test, comparant des matériels génétiquement proche.



L'usage de ce nain comme parent femelle dans un champs semencier est envisageable,  bien qu'il soit un peu moins facile à utiliser que les nains rouges, du fait de l'hérédité de la couleur du germe. Il peut servir à créer de nouveaux hybrides

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