.
.
.
.
.
.

Affichage des articles dont le libellé est biodiversité. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est biodiversité. Afficher tous les articles

28. Le cocotier Grand de Tahiti

Par R. Bourdeix, 2019,

Conservation et diffusion

La Polynésie française est constituée de 118 îles et atolls. Il comprend cinq archipels: les îles Australes, les îles Marquises, les atolls des Tuamotu, les îles Mangareva et les îles de la Société. C'est dans le dernier groupe d'îles, à Tahiti, que cette variété a été récoltée.

Connue en anglais sous le nom de "Tahitian Tall" (TAT), cette variété à également été appelée «Grand de Polynésie n°1 »(GPY01).  Selon la base de données des ressources génétiques du cocotier, 11 accessions totalisant plus de 2 200 cocotiers sont conservées dans huit pays.

Origine et histoire

On trouve cette variété, qui servait et sert encore pour la copraculture, dans la plupart des Iles Sous le Vent. Dans les années 1960, elle a été introduite à plusieurs reprises en Côte d’Ivoire, dans la Collection Internationale de Cocotiers pour l’Afrique et l’Océan Indien. A partir ce pays, elle a été exportée au Brésil, en Indonésie, aux Philippines et en Tanzanie. Elle est aussi conservée dans les collections d’Inde, de Jamaïque et de Malaisie.

Comment l’identifier ?

Il s’agit d’une variété de grande taille, avec un stipe puissant démarrant par un bulbe basal souvent marqué. Elle produit de nombreuses feuilles plus longues que celles des variétés africaines, bien qu'elles aient le même nombre de folioles plus étroites. La forme et la couleur des fruits varient, mais moins que chez le Grand de Rangiroa. Les fruits se terminent parfois par un mamelon distal. Le poids moyen des fruits varie de 1 165 g aux Philippines à 1 291 g en Côte d’Ivoire. L’amande pèse en moyenne de 350 à 450g.

Production et rendement

Le Grand Tahiti résulte d’un mélange de diverses variétés traditionnelles qui s’est produit lors du boom du coprah, au dix-neuvième et début du vingtième siècle, lorsque la surface des cocoteraies du fenua a été décuplée. Il a surtout été utilisé pour la production de coprah. En 2021 à Tahiti il sert essentiellement à la production de miti hue et de noix à boire.

En Côte d’Ivoire, cette variété a fleuri 62 mois après la plantation et la produit 60 à 70 fruits par cocotier et par an, soit environ 640 kg de coprah par hectare de plus que le Grand Rangiroa. Les rendements sont meilleurs aux Philippines, avec 84 fruits par cocotier. Certains arbres produisent beaucoup plus, mais les cultivateurs ont tendance à ne voir que les bons arbres et à oublier les mauvais, alors qu’en fait c’est la moyenne qui compte.

Toutes les populations de Grand Tahiti n’ont pas la même valeur génétique ni le même niveau de productivité. Il semble que des sélections aient été menées au Fenua à partir des années 1960 par l’IRHO. La population plantée dans les anciens champs de comportement des îles sous le vent semble meilleure que la variété « tout venant » photographiée sur la planche variétale ; c’est cette population sélectionnée qui a été exportée en Côte d’Ivoire. Il semble donc important de retrouver ces champs de comportement avant qu’ils ne disparaissent complètement et de récupérer la variété la mieux sélectionnée. Sinon, le risque est de se retrouver avec un Grand de Tahiti moins performant au Fenua qu’en Afrique.

Cette variété a été utilisée dans plusieurs programmes d'amélioration génétique. Les croisements avec des Nains Malais rouges et jaunes ont donné de bons rendements, mais n'ont pas été distribués aux agriculteurs. Aux Philippines, les hybrides avec les Nains Vert Catigan et Rouge Malaisie sont actuellement recommandés sous les noms PCA 15/6 et PCA 15/7.



______________________

La Polynésie française est constituée de 118 îles et atolls disséminés sur plus de 4 millions de km² de l'océan Pacifique oriental. Il comprend cinq archipels: les îles Australes, les îles Marquises, les atolls des Tuamotu, les îles Mangareva et les îles de la Société. C'est dans le dernier groupe d'îles, à Tahiti, que cette variété a été récoltée.
Connue en anglais sous le nom de "Tahitian Tall" (TAT), cette variété à également été appelée «Grand de Polynésie n°1"(GPY01).  Selon la base de données des ressources génétiques du cocotier, 11 accessions totalisant plus de 2 200 cocotiers sont conservées dans huit pays. Cette variété été introduite en Côte d’Ivoire à plusieurs reprises dans les années 60; à partie de ce pays, elle a été exportée au Brésil, en Indonésie, aux Philippines et en Tanzanie. Il est également présent en Inde, en Jamaïque et en Malaisie.
Grand Tahiti photographié
en Côte d'Ivoire, Afrique de l'Ouest
Planté dans de bonnes conditions, le Grand Tahiti devient un cocotier de grande taille. Il produit de nombreuses feuilles plus longues que celles des variétés africaines, bien qu'elles aient le même nombre de folioles plus étroites.
La forme et la couleur des fruits varient et ont parfois un mamelon distal. Leur poids varie de 1165 g aux Philippines à 1291 g en Côte d’Ivoire. La noix ia également une forme variable.
En Côte d’Ivoire, cette variété a fleuri 62 mois après la plantation et la produit 60 à 70 fruits par cocotier et par an. Les rendements sont meilleurs aux Philippines, avec 84 fruits par cocotier.
Cette variété a été utilisée dans plusieurs programmes d'amélioration génétique. En Côte d’Ivoire, elle a été croisée avec 16 autres variétés, dont 8 Nains et autant de Grands. Les croisements avec des Nains Malais rouges et jaunes ont donné de bons rendements, mais n'ont pas été distribués aux agriculteurs. Aux Philippines, les hybrides avec les Nains Vert Catigan et Rouge Malaisie sont actuellement recommandés sous les noms PCA 15/6 et PCA 15/7.

12. Nains Compacts Verts à folioles soudées (plicata)

Cocotier Grand Plicata observé à Fidji
Par R. Bourdeix, F. Butaud et J. Kapé, 2019.  En construction.

Chez le cocotier, la présence de folioles soudées résulte d'une mutation assez rare, qui a d'abord été observée dans des populations de cocotiers de type Grand; on la retrouve cependant parmi les cocotiers Nains Compacts Verts présents en Polynésie Française, et parmi des Nains Compact Rouges à Kiribati. 
Cette mutation a été dénommée "plicata" par les botanistes. En général les cocotiers plicata de type grand ont une faible productivité. En revanche, certains cocotiers nains observés en Polynésie française semblait se comporter de meilleure façon. Les cocotiers nains plicata de Polynésie Française n'ont jamais fait l'objet d'une caractérisation scientifique; il faudrait organiser leur conservation et leur description, en particulier pour la composition des fruits et la croissance en hauteur. Aucun programme de recherche ni de conservation n'est pour l'instant prévu en Polynésie Française, ou il n'existe plus de collection nationale de variétés de cocotier.
Dans les années 1980, le cocotier Niu Leka des Fidji a été importé en Inde dans la collection internationales des îles Andaman. Sur les 71 cocotiers Niu Leka introduits,  l'en d'entre eux présentait un haut degré de folioles soudées. Les chercheurs indiens ont noté que ce cocotier avait mis longtemps à fleurir (13 ans).

Nain Plicata, Tahiti vers le PK 20
En Polynésie, les cocotiers aux folioles soudées portent parfois une connotation sacrée. Des légendes leur sont associées, comme par exemple aux îles Samoa et aux Fidji. Leur esthétique agréable se distingue bien de l'aspect des autres cocotiers. Ces cocotiers pourraient être bien valorisés dans le domaine du paysagisme.
En Polynésie Française, nous avons identifié en 2006 un premier individu sur la route côtière de Tahiti, à l'ouest de Papeete.
Jean François Butaud a aussi signalé en 2011 un nain vert de ce type  peu après le jardin botanique du coté de la montagne (voir photo). Jean Kape dit aussi avoir vu ce type de cocotier à Reao au Tuamotu.
En 2010, non loin du port de Tahiti, nous avons découvert une école dont la cour est plantée d'une dizaine de cocotiers aux folioles plus ou moins soudées. Manifestement, les semences qui ont servi à constituer ces cocotiers ont été prélevées sur un cocotier de type nain vert compact à folioles soudées. Mais ces cocotiers sse croisent librement avec les cocotiers voisins; on retrouve donc dans la cour de l'école un mélange assez peu esthétique comprenant des cocotiers plus ou moins grands et aux folioles plus ou moins soudées.

Tahiti, cocotier photographié par J.F. Butaud

Ceci illustre bien les difficultés actuelles de conservation et de production des semences de cocotier en Polynésie Française. Pour avoir une variété bien homogène, il faudrait planter quelque part ensemble un trentaine de nains verts aux folioles soudées, dans des conditions d'isolation géographique et reproductive. Ceci consisterait à planter un petit motu ou un fond de vallée uniquement avec ce type de cocotier. Ainsi on pourrait fournir au Polynésiens des semences certifiées de cette variété.
Nous recherchons donc un partenaire polynésien intéressé par constituer une population de Nains verts plicata pour préserver, diffuser et valoriser les semences certifiées de cette variété, qui a un intérêt commercial pour la plantation dans les jardins et les lieux public. A noter que pour ces derniers, le fait que la variété produise peu de noix est plutôt un avantage, ceci limitant les risques d'accidents liés aux chute de fruits.

Pour en savoir plus
Genet. Resour. Crop Evol., 2005, 52, 1031–1037.
Arunachalam, V., Jerard, B. A., Damodaran, V., Ratnambal, M. J. and Kumaran, P. M., Phenotypic diversity of foliar traits in coconut germplasm.

36. Les cocotiers médicinaux dits "oviri" ou "ereere"

Par R. Bourdeix et H Montaron, 2016

En Polynésie, les utilisations du cocotier dans la médecine traditionnelle sont nombreuses, soit en tant que principe actif, soit en tant qu'ingrédient. L'huile, le lait ou l'eau de coco sont alors mélangés à d'autres substances actives.
Pour le cocotier, ces variétés principalement utilisées en médecine traditionnelles sont nommées oviri (sauvage) ou ereere (noir).
Nous avons tout d'abord recherché des informations dans la littérature ancienne. La première description des variétés est sans doute celle du livre « Tahiti au temps anciens » de Teuira Henry, publié en 1848. Ce livre cite 16 types de cocotiers, dont celui nommé oviri, qui se caractérise par un pédoncule (attache du régime) et rachis (nervure principale de la feuille) de couleur vert foncé, et des noix vertes. En 1860 le pharmacien Gilbert Cuzent décrit la variété oviri comme produisant des "fruits noirâtres" mais  n'indique pas de propriétés médicinales. D'autres inventaires des variétés de cocotier ont été réalisés par C. Henry en 1920, par F. B. H Brown en 1931 (pour les Marquises seulement) par R. Millaud en 1954 et par P. Pétard en 1972. C. Henry ne parle pas du cocotier médicinal; Brown se contente de citer une cinquantaine de noms de variétés marquisiennes, sans préciser pour la plupart en quoi elles diffèrent et sans parler de cocotier médicinal. Décrivant le cocotier oviri, Millaud et Pétard parlent simplement de cocotiers à fruits verts; Millaud décrit essentiellement les cocotiers dans les plantations réalisées pour le coprah, là ou les variétés traditionnelles sont mélangées depuis bien longtemps. Paul Pétard écrit que, pour la médecine, c'est presque toujours la variété oviri ou ereere qui est choisie, mais que parfois on utilise aussi des variétés ura ou uteute.

Après avoir consulté la littérature, nous avons voulu observer ces fameux cocotiers médicinaux. Nous avons parcouru de nombreuses iles, certaines en Polynésie Française, d'autres à Tonga, Samoa et Cook. Le résultat de cette enquête a été surprenant. Des anciens et certaines femmes nous ont décrit oviri comme un cocotier produisant de petites noix  d'une couleur verte très sombre, tirant presque sur le gris. En revanche, en Polynésie Française, nous avons constaté que la plupart des gens dénomment actuellement "oviri" n'importe quel cocotier à noix vertes. Lorsque nous avons demandé à voir ces variétés, il nous a été présenté des cocotiers d'une couleur verte moyennement soutenue, et présentant des fruits très variés selon les arbres, fruits ronds, pointus ou ovales, en fait presque toutes les formes existant dans la cocoteraie.
Certains habitants du Fenua ont même affirmé que l'on peut se soigner tout aussi efficacement avec les noix de n'importe quelle variété de cocotier, à condition de descendre manuellement ces noix des arbres sans jamais les jeter à terre. Il est clair qu'en Polynésie, la façon dont on récolte les plantes revêt une grande importance. Mais cela signifie t-il pour autant que toute les variétés de cocotier sont interchangeables?

Alors, cocotiers médicinaux: mythe ou réalité ?

Cocotier médicinal observé à Tonga en 2002
Il se trouve que nous avons aussi étudié ces cocotiers à Tonga. Dans l'île de Tongatapu, nous avons eu la chance d'observer et de photographier le Niu Matakula  un cocotier médicinal très particulier dont certaines caractéristiques correspondent à celles décrites dans les anciens livres. Les photographies de ce cocotier sont reproduites ci-contre. Les noix sont petites, ovales, d'un sombre vert grisâtre très particulier; une partie de l'enveloppe de la noix (bourre) est rouge à l'intérieur. Ce cocotier se féconde parfois lui même ce qui explique qu'il puisse se maintenir en partie, sans se mélanger complètement aux autres variétés.

La tradition polynésienne mentionne un cocotier médicinal qui serait en partie à l’origine du nom de l’île de Niue. Cette île se situe à 2 400 km au nord-est de la Nouvelle-Zélande, au centre d'un triangle formé par les îles Tonga, Samoa et Cook. L’île de Niue a porté successivement plusieurs noms. La tradition mentionne que l'île a été rebaptisée après que le fils d’un chef et sa cour se soient rendus au Samoa à Manu'a, la patrie de leurs ancêtres (voir le livre Haia ! publié en 2010). Là, ils ont été accueillis comme des parents et ils se sont divertis. Lorsqu’ils ont décidé de partir pour Nukututaha, le chef de Manu'a, Moa, leur a donné deux variétés de cocotier spéciales et leur a expliqué les caractéristiques de chacune de ces variétés. À l'arrivée à Nukututaha, le fils du chef a présenté ces noix de coco spéciales et a déclaré: "Ko e Niu è!" (Voici, les noix de coco!). Les semences ont été plantées. La première variété est le pulu niu, la spécialement adaptée à la fabrication de cordes utilisées dans la construction de bâtiments traditionnels et la fabrication des bateaux. L’autre variété serait un cocotier médécinal appelé Niu Tea. L’eau de cette variété, la bourre, les feuilles sont utilisés pour divers usages médicinaux ainsi que pour la boisson et la nourriture. Selon la tradition, l’île aurait été nommée Niue pour marquer l’arrivée de ces deux variétés de cocotier et honorer le souvenir du chef de Manu’a.
Les recherches que nous avons menées au Samoa ne nous ont pas permis d’y retrouver le cocotier appelé dans l’ancien temps Niu Tea. En fait, les chercheurs Samoan pensaient que ce nom désignait un cocotier Nain Rouge importé très récemment de Malaisie ! Même au Samoa, certaines traditions se perdent...

Nous pensons donc qu'il existait dans le passé, au moins une sinon plusieurs variétés de cocotiers médicinaux.  Nous ignorons si ces variétés produisent réellement des molécules spécifiques responsables d'un effet curatif. En revanche, il existait un savoir traditionnel concernant les cocotiers médicinaux;  ce savoir traditionnel s'est progressivement dilué et a été en grande partie perdu. Quelques personnes en Polynésie Française connaissent sans doute encore de vrais cocotiers médicinaux, mais nous n'avons pas encore eu le privilège de les rencontrer.
Découpe de noix pour les photographies

Il est légitime de se demander pourquoi les polynésiens appellent « sauvages » (oviri) certains cocotiers médicinaux. Une hypothèse est que cette variété existait sur des îles, voire même sur une île précise, avant que les Polynésiens viennent s’y installer avec leurs autres variétés de cocotier. Cette hypothèse est difficile a confirmer. Des éléments de réponses sortiront peut-être de l'analyse de l’ADN des cocotiers et de l’étude des traditions orales.
Dans les plantations et les villages, les cocotiers se fécondent librement. Leur pollen voyage avec le vent et les insectes. Si un cocotier oviri est planté à proximité d'autres variétés, ces cocotiers se croisent  naturellement. Ainsi, les variétés se diluent progressivement. Certaines finissent par disparaître. En revanche, si un site isolé est planté uniquement de cocotiers oviri, ceux-ci se féconderont entre eux. Toutes les semences récoltées à cet endroit redonneront des cocotiers oviri.

Que faut-il faire pour sauvegarder les cocotiers médicinaux et les remettre à la disposition de la population du Fenua ?

Il s'agit d'un long processus. Il faudra tout d'abord enquêter auprès des anciens polynésiens, dans les îles les moins touchées par la modernité, afin de retrouver au moins une vingtaine de "vrais" cocotiers médicinaux.  De l'observation de ces cocotiers, on déduira s'il faut considérer une ou plutôt deux variétés de cocotiers médicinaux.
S'il existe une seule variété de cocotier médicinal, il faudra récolter environ deux cent semences et les planter toutes dans un même site, choisi avec soin pour son isolement. Il faut qu'il n'y ait pas d'autre cocotier dans un rayon de 500 mètres autour de ce site. Ce site peut être un petit motu, une presqu'ile, ou une parcelle d'un hectare isolée dans une forêt ou dans une plantation d'autres espèces.
Les cocotiers vont mettre 6 à 8 ans avant de commencer à produire des fruits. Lorsque tous les cocotiers seront en production, il faudra les observer et éliminer ceux qui ne ressemblent pas à des cocotiers médicinaux. Tous les fils ne ressemblent pas à leur père. Il faudra probablement couper la moitié des cocotiers plantés pour ne garder que les "vrais" cocotiers médicinaux.
A partir de ce moment, la Polynésie Française disposera d'une source certifiée de semences de cocotiers médicinaux. Cette source de semences sera utile à bien des égards.  Elle permettra aux habitants du Fenua d'avoir des cocotiers médicinaux dans leurs jardins et de se soigner avec si nécessaire. Des agriculteurs ou des industriels pourront réaliser des plantations de cocotiers médicinaux et en tirer bénéfice. Le respect des traditions peut aller de pair avec la compétitivité économique. Ainsi un Monoï confectionné avec de l'huile de cocotier médicinal, selon les anciennes traditions polynésiennes, aurait un très grand succès d'un point de vue commercial.
Avant d'en arriver à cette rentabilité économique , il faudra une dizaine d'années pour constituer la source de semences, et encore une dizaine d'années pour que les agriculteurs installent les premières plantations de cocotiers médicinaux. Or il est très difficile de trouver des financements pour des projets s'étalant sur 20 ans. La plupart des bailleurs internationaux et des ministères veulent des projets qui se terminent en 4 à 5 ans. Dans le monde actuel, la tendance est de rechercher un bénéfice immédiat et rapide. Personne, ou presque personne, ne veut agir plus pour ses enfants. Et peut-être que les ancêtres polynésiens se retournent dans leur tombes en se demandant ce que sont devenus leurs précieux cocotiers médicinaux...

Ces sujets, ainsi que de nombreuses autres histoires de cocotier, seront discutés au cours de deux conférences publiques qui se tiendront le 12 Avril 2011 à 13 h à la bibliothèque du CRIOBE de Moorea, et le 13 Avril 2011 à 16h30 à l’Amphithéatre de la Chambre de Commerce à Papeete. Ces conférences sont réalisées sous l’égide du Pôle D'innovation Tahiti Fa'ahotu et du Criobe. Pour la conférence de Tahiti, une pré-inscription est requise en téléphonant au 47.27.28 ou envoyant un message électronique à l’une des adresses suivantes : daniel.r@ccism.pf ou hgueguen@tahitifaahotu.pf

Références

2010. Haia ! An Introduction to Vagahau Niue. Teacher’s guide and support materials learning languages serie. Published for the Ministry of Education by CWA New Media, Box 19090, Wellington 6149, New Zealand. ISBN 978 0 478 34123 2. 385 p.
1931. Brown FBH. Flora of southeastern Polynesia. Bishop Museum Bull 84. Honolulu. 121-127.

Autres informations:

Paul Pétard indique que "pour les diverses fumigations destinées aux parties du corps, les anciens marquisiens choisissaient deux longues noix de la variété ehi vevetahi. Dans chacune ils enlevaient le tiers supérieur, contenant les yeux, de façon qu'en disposant les deux noix l'une sur l'autre, les orifices s'ajustassent exactement..."

Extrait trouvé sur Gallica, très ancien :


« Enfin, parmi les coccidées, l'Aspidiotus vastatrix et le  Dactylopius cocotis s'attaquent aux jeunes feuilles, qu'ils  épuisent et font tomber. Il est difficile ici de recommander  les insecticides ordinaires, jus de tabac, bouillie bordelaise,  émulsion de pétrole, etc., car il s'agit de vastes plantations  d'arbres qui ont de 15 à 20 mètres de hauteur. Le seul procédé pratique est donc, peut-être, de détruire par le feu les  arbres fortement infestés. On dit que, à Tahiti, où l'Aspidiotus vastatrix a fait, il y a quelques années, de grands  dégâts, il y a une variété de cocotier (dite oviri) qui résiste  un peu mieux que les autres. »