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26. Cocotier Grand à Feuilles retombantes et fruits verts en poire

Par R. Bourdeix et T. Oopa, 2019,

Ces cocotiers ont d’abord été identifiés dans la région d’Arue, puis sur l’île de Moorea. Nous pensons qu’il s’agit d’une nouvelle variété, non décrite jusqu’à présent, car elle présente un ensemble de caractéristiques originales et bien identifiables. Il existe probablement entre cinquante et deux cents exemplaires de ce type de cocotier sur Tahiti et Moorea. Aucune collection ne conserve ce type.

Conservation et diffusion

Saupoudrée dans les paysages, cette variété est menacée de disparition. Pour sa conservation, nous suggérons de procéder de la façon suivante. Sur 10 à 20 arbres, il faudrait récolter deux cents fruits qui présentent les caractéristiques décrites ci-dessous. A la germination, ne garder que les semences dont les germes sont de couleur verte. Ne garder que les plants dont l’extrémité des feuilles est courbe et retombante. De préférence, planter une centaine d’arbres en isolation relative, dans plusieurs champs semenciers, en mélange avec une ou plusieurs variétés de cocotiers rouges. Lorsque les arbres commencent à produire des fruits, éliminer tous ceux qui ne présentent pas le phénotype recherché. Les semences présentant des germes verts seront fidèles au type, au degré de la qualité de l’isolation. Outre le cocotier d’Arue, des arbres particulièrement intéressants, dont certains avec la couleur rose interne des jeunes fruits, sont localisés à Moorea.

Origine et histoire

Nous n’avons pas obtenu d’information sur son origine, et les habitants ne lui donnent pas un nom particulier, bien qu’ils l’utilisent souvent pour la médecine traditionnelle ou tout simplement pour se nourrir et préparer le lait de coco. Une seule informatrice a qualifié ces cocotiers d’Oviri, qui signifie sauvage ; mais les caractéristiques de cette variété diffèrent de celles habituellement citées pour la forme Oviri, décrite comme un cocotier à petits fruits d’un vert très sombre.

Comment l’identifier ?

Il est reconnaissable à distance par l’aspect très particuliers de ses jeunes feuilles, dont les rachis centraux sont souples et courbes, les régimes aux longs pédoncules portent des fruits en forme de poire, d’un vert moyen, pas aussi soutenu que celui du Nain Vert Brésil.

On aurait pu penser que ce cocotier est lui aussi une forme de Ha’ari Papua Vert. Extérieurement, les fruits (noix avec bourre) sont assez ressemblants, quoique plus gros. Mais intérieurement, la composition du fruit n’a rien à voir. Au lieu de la bourre importante et de la petite noix ronde des Ha’ari Papua, une bourre fine protège une assez grosse noix ovale, légèrement pointue à l’extrémité et à l’amande épaisse.

Production et rendement

Nous avons peu d’information sur les caractéristiques agronomiques de cette variété. La variété semble assez précoce (photo ovale). Certains arbres, bien chargés en fruits, ont une production qui dépassent cent fruits par cocotier et par an. Les fruits pèsent 1 000 à 1 200 g avec une noix de 800 à 900g. Il faudra réaliser des observations plus suivies et plus poussées pour avoir une caractérisation de cette variété, qui semble très prometteuse.

Références

Les cocotiers ne sont toujours pas faciles d’accès. En face du premier spécimen de cette variété identifié à Arue, un autre plus jeune et semblant de la même variété n’a pu être observé qu’à une certaine distance ! © R. Bourdeix, 2021.



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25. Grand Polynésie à noix cornues (horned coconut)

Par R. Bourdeix, Jean Kape et Dominique Petras, 2012 et 2019

Conservation et diffusion

Les cocotiers à cornes constituent une rare curiosité botanique. En Polynésie française, on en trouve parfois un à deux exemplaires par atoll ou île, notamment à Bora Bora, Fakahina, Taha’a, Tatakoto et Tetiaroa. Ces curiosités se rencontrent aussi dans d’autres pays, notamment le Sri Lanka et l’Inde. Des cocotiers à corne originaires des îles Andamans ont récemment été plantés dans la Collection Internationale pour l’Asie du Sud-Est, à Kidu dans l’état du Karnataka. La photo de l’inflorescence présentée dans la planche ci-contre a d’ailleurs été prise en Inde par le Dr B.A. Jerard ; les cocotiers observés en Polynésie française étaient trop âgés et hauts pour réaliser une photographie similaire. Toutes les autres photographies de la planche ont été réalisées au Fenua. Celle de la photographie ovale provient du livre publiés par l’association culturelle Te Reo o te Tuamotu.

Origine et histoire

Il semble que la première description de cocotiers dit "à corne" date de 1924 et a été réalisée au Sri Lanka (Petch, 1924). En 1965, le Pr T.S. Davis a indiqué que cette caractéristique se retrouvait parfois chez d’autres espèces de palmier et a proposé quatre théories botaniques et mécanismes qui pourraient provoquer l’apparition des cornes.

Comment l’identifier ?

Les diverses photographies de noix de cocotiers dits "à corne" que nous avons pu trouver ou réaliser par nous-même montrent des morphologies diverses. Il n'existe pas un seul type de cocotier à corne, mais plusieurs types qui se distinguent par des cornes plus ou moins longues, plus ou moins épaisses ou plus ou moins courbées. Par ailleurs, certains fruits produits par des cocotiers dits « à cornes » n’ont parfois pas de cornes, et tous n’ont pas le même nombre de cornes. Le nombre de cornes varie généralement de zéro à trois par fruit. Certains cultivateurs des Tuamotus ont évoqué des noix à quatre cornes, mais nous n’avons jamais pu les observer. En revanche la disposition des « trois yeux » des noix n’a rien de particulier et se rapproche de celle des variétés de cocotier Grands les plus communes.

Production et rendement

Les cocotiers à cornes sont généralement assez peu productifs, de l’ordre de 30 à 60 fruits par an. La taille des fruits et des noix est variable selon les individus, avec une quantité d’amande d’environ 200 à 400 g par fruit, les amandes les plus légères ayant été observés à Taha’a et Bora Bora.

Références

Association culturelle Te Reo o te Tuamotu.(2005). Le cocotier aux Tuamotu. Editions Haere Po, Tahiti, 198 p.

Petch, T. (1924) A horned coconut. Yearbook DoA, Ceylon pp 20-21.

Davis, T. S. (1965). Addition to the theories on the morphology of horns in coconut fruits.

Jerard, B. A., Niral, V., Dhanapal, R., Damodaran, V., Arunachalam, V., Rajesh, M. K., ... & Thomas, G. V. (2014). IND 221–Andaman Horned Cocos (IC0598221; INGR13063), a Coconut (Cocos nucifera) Germplasm with Distinct Character of Horny Nuts. Indian Journal of Plant Genetic Resources, 27(1), 76-77.



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Il semble que la première description de cocotiers dit "à corne" date de 1924 et a été réalisée au Sri Lanka (Petch, 1924). Nous n'avons pas pu obtenir cet article pour l'instant.
Les diverses photographies de noix de cocotiers dits "à corne" que nous avons pu trouver ou réaliser par nous-même montrent des morphologies très diverses. Il n'existe donc pas un seul type de cocotier à corne, mais plusieurs types qui se distinguent par des cornes plus ou moins longues, plus ou moins épaisses et plus ou moins courbées.



Le cocotier à corne photographié par Jean Kape



Cocotier à corne de l'atoll de Tetiaroa, donné à R. Bourdeix
par Teihotu Brando en 2006

Cocotier à corne "Cabri"de Bora Bora
appartenant à Mme Dominique Petras