Un jaune tirant parfois légèrement sur le vert, correspond à la couleur des pousses, des pétioles, de l'inflorescence et des fruits immatures. Lorsque les fruits sont jeunes (6 à 9 mois), leur couleur est souvent jaune pâle avec des reflets verts. De nombreux autres nains jaunes ressemblent à cette variété, au Sri Lanka, le Nias en Indonésie, le Chowgat en Inde, le Pemba en Tanzanie et bien d'autres. Le Nain Jaune de Samoa produit des fruits de couleur jaune plus pâle et a été observé comme plus tolérant aux vents cycloniques dans la collection nationale du Vanuatu.
Parmi tous ces nains jaunes, c’est surtout la forme des jeunes feuilles qui permet de distinguer le Nain Jaune Malais. Les feuilles les plus jeunes, en haut du cocotier, ne sont pas droites mais courbées. La canopée supérieure ressemble à des cheveux en désordre. Ces deux caractéristiques sont beaucoup plus net chez MYD que chez son cousin le Nain Rouge Malais. En raison de son pédoncule court, le régime est bien soutenu par les pétioles des feuilles et apparaît comme collé au tronc.
Les techniques moléculaires (RFLP) ont confirmé que les Nains Jaunes de Malaisie et du Ghana sont identiques. En revanche, tous les cocotiers appelés « Nains Jaunes Malais » du monde pourrait ne pas être exactement du même génotype. En Polynésie Française, il a des indications, notamment la forme des jeunes feuilles, que plusieurs types de Nains Jaunes à troncs fins pourraient exister. Ceci demande à être confirmé par des études supplémentaires. Quoiqu'il en soit, les différents arbres décrits devraient être collectés pour conservation et observation dans une collection ex situ. Qu’il existe une ou plusieurs populations distinctes, toutes seraient intéressantes pour tester de nouvelles combinaisons hybrides.
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M. Tony Tupuaitua, qui
collecta cette variété de Nain Jaune à Arue à l’âge de 19 ans,
et qui en 2019, à plus de 80 ans, continuait à la conserver et à la vendre.
© R. Bourdeix, 2019 |
Origine et histoire
Selon Gangolly et al. (1957), ces cocotiers auraient été introduits en Malaisie entre 1890 et 1900 par des planteurs d'un lieu appelé Kryon ou Krion, qui se trouverait en Indonésie. La variété n’a pas été introduite officiellement en Polynésie Française. Elle peut provenir de nombreux autres pays du Pacifique comme Samoa ou Fiji, ou elle est courante.
Production et rendement
MYD produit généralement des fruits de taille moyenne, oblongs, pesant de 700 à 800 g. Le poids du fruit est très variable, sa moyenne variant de 370 g (en Inde) à 1752 g (au Vanuatu) en fonction de facteurs environnementaux. À l'intérieur des fruits, les noix sont presque sphériques et pèsent généralement entre 350 et 450 g.
Dans des conditions moyennement bonnes, le Nain Jaune de Malaisie commence à fleurir deux ans après la plantation et peut produire 80 à 100 fruits par an et par palmier (avec une densité de plantation de 205 palmiers par ha et sans irrigation). Au Brésil, en culture intensive avec irrigation et une importante fumure minérale, il peut produire jusqu’à 200 fruits par arbre et par an. L'eau des jeunes noix est douce et savoureuse, mais pas aussi sucrée que certains nains verts. L’amande est assez fine et donne un coprah caoutchouteux, avec une teneur en huile d’environ 69%. MYD est sensible aux conditions environnementales défavorables et à la sécheresse, et produit souvent de façon alternative, une bonne année était suivie d’une mauvaise.
Autres informations
Le Nain Jaune Malais a longtemps été tolérant à la maladie du jaunissement mortel en Jamaïque, jusqu’à ce que le pathogène évolue. Il est sensible aux maladies voisines existant en Tanzanie et au Ghana. Le réseau international COGENT recommande systématiquement son utilisation comme témoin génétique pour les expérimentations et les collections de nain. MYD est également assez souvent choisi pour développer de nouvelles technologies telles que la culture in vitro d'embryons zygotiques. Il est parent de plusieurs hybrides mondialement utilisés. On peut notamment citer l’hybride PB121, créé en Côte d’Ivoire, et l’hybride Maypan de Jamaïque. Tous les autres types de cocotiers nains sont évalués en comparaison avec le Nain Jaune de Malaisie. Il serait donc fort dommageable de laisser cette variété disparaître en Polynésie Française. En effet, lorsque les activités de recherches en amélioration du cocotier reprendront en Polynésie Française, cette variété permettra de relier ce qui se fait au Fenua avec les recherches menées dans le reste du monde.
Pour la conservation de cette variété, il est suggéré de commencer par planter en isolation une cinquantaine de cocotiers Nains Jaunes en mélange avec autant de cocotiers d’une variété verte de cocotier (Nain Compact ou Grand). Les semences prélevées sur le nain seront des nains si leur germe est jaune, et des hybrides si le germe est vert. Les semences prélevées sur la variété verte et germant verts seront soit cette variété, soit des hybrides ; si ces semences ne germent pas vert, il vaut mieux ne pas les planter, il s’agit d’illégitimes. si ces semences ne
germent pas vert, il vaut mieux ne pas les planter, il s’agit d’illégitimes.
Une autre solution est de disséminer une trentaine de Nains Jaunes Malais dans
des lieux et parcs publics. Les cocotiers grandissent de 20 à 30 cm par an
pendant les vingt premières années, puis cette croissance
Références
Gangolly SR, Satyabalan K, Pandalai KM. 1957. Varieties of the coconut. Indian Coconut Journal 10:3-28.
De Nucé de Lamothe M, Rognon F. 1977. Les cocotiers nains à Port Bouët (Côte d’Ivoire). I. Nain Jaune Ghana, Nain Rouge Malaisie, Nain Vert Guinée Equatoriale et Nain Rouge Cameroun. Oléagineux 32:367- 375.